PJ 374 – 4 février 1935 Faustine écrit au centre d’une page blanche de son Petit Journal
ces mots suivants que lui dicte Jésus (PJ 372) :
« A partir d’aujourd’hui, ma volonté propre n’existe plus. »
Puis, obéissant à Jésus, elle barre cette page d’un X.
Méditation :
Le Règne de Dieu ne vient pas au moment où les hommes sont satisfaits et comblés de ce qu’ils ont, il vient dans la conscience du manque. Cette vie du Seigneur que nous recherchons avec avidité, c’est cela le Royaume : nous désirons ardemment nous greffer à l’arbre de Vie, à celui que le premier temps des hommes a vu et touché dans le Jardin d’Eden : « Je tends les mains vers toi, dit le psaume 142, Me voici devant toi comme une terre assoiffée. Montre-moi le chemin que je dois prendre, Vers toi j’élève mon âme. »
Dieu considère comme primordiale et essentielle la volonté libre de l’homme. C’est le don premier qu’Il lui fait, ce qui constitue l’homme sa créature commeétant « à son image, comme sa ressemblance ». L’homme n’est pas un être gouverné par l’instinct animal, il est créé pour être libre, pour avoir un libre
arbitre, une volonté par laquelle il puisse s’approcher de Dieu, l’aimer d’amour.
Le consacré offre sa vie dans toutes ses dimensions au Seigneur, et nous rendons grâce à Dieu chaque jour de donner en pâture au monde de tels hommes et de telles femmes qui sont tout donnés, tout livrés pour nous et tout enfouis en Lui, dès leur consécration et chaque jour. Offrir sa volonté, c’est sublimer sa consécration : « Cela te coûtera beaucoup » dit ce jour-là Jésus à soeur Faustine (PJ 372). Quant aux laïcs engagés dans le mariage, le Seigneur les invite eux aussi s’offrir à Lui. N’est-ce pas une grâce réservée à quelques-uns ? Non, car le Seigneur nous invite à dire et redire chaque jour, lorsque nous voulons prier, la phrase : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »
Ainsi, si chaque chrétien cesse radicalement d’être tourné vers soi-même et dit sincèrement à Jésus « Non pas comme je veux, Seigneur, mais comme tu veux. », ne formerons-nous pas le Corps parfait du Christ ? Nourris de l’Eucharistie, du Sang même de la vie de Jésus, nous aurons la force de renouveler chaque jour cette offrande sublime de notre liberté personnelle au service de l’humanité tout entière. Oui, de l’humanité et non pas seulement de nos plus proches prochains.
Car de loin en loin, d’âme offerte en âme offerte, le Seigneur se rendra par nous totalement présent au monde. Est-il possible d’imaginer que chacun de nous, nous demandions à Jésus, par l’intermédiaire de nos prêtres, si cette consécration de notre volonté personnelle est possible pour nous ? Pour que nous entrions raisonnablement, en toute liberté, sur ce chemin de la vie parfaite ? Le prêtre confesseur nous aidera, dans la prière et la communion d’âme, à accomplir vraiment cet engagement de vie dans lequel la grâce abonde et surabonde.
Nous progresserons en sainteté si chaque jour nous mettons de moins en moins de poids sur le plateau de la balance du côté de notre moi et de plus en plus du côté du Seigneur qui vient nous visiter et nous habiter. Jusqu’à ne plus laisser de notre côté que le poids de notre petite âme au sortir du confessionnal, le poids de la lumière et de la grâce.
fr. Pierre Sokol et Isabelle Kamaroudis
relecture par le Père Dominique Aubert