Pourquoi Vous dérober devant un cœur qui Vous aime si sincèrement ? (PJ 25)
Une autre étape décisive (en plus d’avouer à Dieu notre découragement et notre sentiment d’absurdité de Lui dire nos souffrances) peut consister à la découverte des tentations qui apparaissent dans nos cœurs concernant Dieu. Pouvons-nous dévoiler nos cœurs à quelqu’un qui ne s’intéresse pas à nous ou quelqu’un qui n’est pas capable de nous aider ? Ou à quelqu’un qui nous condamnera, ridiculisera, humiliera ou tournera le dos ? La réponse sera certainement négative. Si une telle image de Dieu apparaissait au début de notre prière, nous devons nous y opposer fermement, étant conscients qu’il existe quelqu’un qui aimerait nous voir seuls en face de nos tentations, privés de la miséricorde divine. Comme nous dit Sœur Faustine : Maintenant je reconnais que Satan ne hait rien autant que la miséricorde. C’est elle qui lui cause la plus grande souffrance (PJ 764).
Dans le dialogue entre une âme souffrante et Dieu, il y a une phrase qui reflète des reproches envers Dieu qui viennent du malin. On me persécute parce que je vous suis fidèle. J’endure bien des souffrances pour cette raison (PJ 1487). Autrement dit : on me persécute parce que je reste fidèle à Toi. On me fait souffrir à couse de Toi. Mon Dieu, où est-Tu ? Comment peux-Tu Te cacher devant moi dans une situation si difficile ? Est-ce que les réflexions d’une âme souffrante qui décide de révéler à Dieu ses tentations pouvaient ressembler à cela ? « Le Petit Journal » ressemble à un récit d’une bataille dans laquelle nous entendons des cris de l’ennemi qui resonnent dans une âme pendant le combat : Une haine terrible fit irruption dans mon âme, la haine de tout ce qui est saint et divin (PJ 25). Pendant toute la journée, j’ai été tourmentée par de terribles tentations. Les blasphèmes se pressaient sur mes lèvres et j’éprouvais une aversion envers tout ce qui est saint et divin. Cependant je luttai toute la journée (PJ 673) ; je me suis sentie comme si j’étais toute seule et différentes tentations m’assaillirent (PJ 1648).
Dans le processus de dévoiler à Dieu nos souffrances, nous ne pouvons pas omettre celles dont nous Le blâmons inconsciemment. Même si elles résonnement comme des échos des menaces que nous avions peut-être entendues dans l’enfance, comme « Dieu te punira ». Il est très difficile de dire à quelqu’un dont nous attendons de l’aide qu’il semble d’être la raison de notre souffrance, mais n’abandonnons pas cette démarche. Dieu a le pouvoir de disperser toutes les tentations qui voilent Sa bonté, Son amour et Sa présence fidèle. Nous en avons profondément besoin dans le processus de nous approcher de Lui et Lui confier nos souffrances. Comme des pensements et des bandages qui peuvent être mis uniquement sur une plaie désinfectée, des tentations contre Dieu doivent être « désinfectées » par Sa miséricorde.
Sœur Anna Maria Trzcińska ZMBM